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AURKA
22 décembre 2007

18/98: un jugement "arbitraire et injuste"

Le JPB

Les peines de 525 ans à l’encontre de 47 personnalités du monde culturel et social provoquent une réaction en chaîne

L’ex-président du PNV Xabier Arzalluz ; l’ex-présidente d’EA Begoña Errazti; Mertxe Colina, membre du secrétariat d’Abertzaleen Batasuna; Mikel Etxaburu, membre du Bureau National de Batasuna; Kepa Bereziartua et Txarli González Lorente, président et secrétaire général d’ANV; le parlementaire écolo-communiste Oskar Matute; Joxe Iriarte, Bikila, du courant Zutik; Jon Abril, vice-coordinateur d’Aralar; Adolfo Muñoz, secrétaire général adjoint du syndicat ELA; Txutxi Ariznabarreta, responsable de communication de LAB ; Jesus Uzkudun, du syndicat CCOO; Belen Arrondo, de STEE-EILAS ; Paul Nicholson, du syndicat agricole EHNE; Modesto Garcia, des transporteurs de HIRU ; Antton Lafont, présidente du Conseil économique et social basque; PaulRios, coordinateur du mouvement social Lokarri, les bertsolari Unai Iturriaga et Igor Elortza; le chanteur de Barricada Enrique Villarreal, Drogas; Mikel Luluaga, de Bai Euskal Herriari ; Aitor Balda e Izaskun Guarrotxena, représentants d’Elkartzen et de Bilgune Feminista; des professeurs universitaires tels que Ramón Zallo, Iñaki Antigüedad ou Paco Letamendia, Ortzi...

La grande salle de conférences de l’hôtel Carlton à Bilbao semblait petite pour accueillir les représentants du monde politique, culturel et social du Pays Basque qui s’y sont donné rendez-vous pour dénoncer un "jugement arbitraire et injuste" et se montrer solidaires des 47 personnes condamnées cette semaine dans le cadre du macro-dossier 18/98. En leur nom, Mariano Ferrer, journaliste et membre de la plateforme 18/98+, a rappelé que dans le macro-dossier 18/98 plus de 250 personnes ont été mises en examen et que le procès dont le verdict vient d’être notifié n’est qu’une partie de l’iceberg judiciaire. Il a évoqué les "sociétés liquidées, les médias fermés, les organisations politiques interdites, et des associations populaires de tout genre criminalisées" depuis l’ouverture des enquêtes en 1998. Derrière cette vaste opération il n’y avait qu’une illumination judiciaire et une impulsion politique", a souligné Mariano Ferrer, en référence au juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón, au gouvernement de droite dirigé par José María Aznar et au gouvernement socialiste qui l’a suivi.

Criminalisation collective

Selon Mariano Ferrer, "ils ont tenté de mettre sur le dos du nationalisme en général la responsabilité de la persistance de l’ETA", et sur la gauche abertzale "le stigmate de sa supposée intégration dans l’ETA". Et cela pour "déstructurer le noyau le plus actif et coriace de l’espace civique indépendantiste".

Pour cela, l’Etat a utilisé plusieurs instruments, dont "la criminalisation collective, le développement de la thèse Œtout est l’ETA’ dont le point culminant est le jugement qui nous rassemble ici". Deuxième instrument: "la construction juridique d’un Etat d’exception non déclaré" qui permet la "persécution pénale arbitraire". Et troisième instrument, "l’orchestration médiatique ayant pour but d’endormir les consciences et l’opinion publique" espagnoles.

"Les principes de légalité, d’égalité devant la loi, le droit à l’intégrité physique, à la liberté idéologique, à la sécurité juridique, à l’honneur, à l’inviolabilité du domicile, au secret des communications, à la liberté d’expression, d’association et de réunion, à la tutelle judiciaire effective, à la présomption d’innocence ont été bafoués", a regretté Mariano Ferrer. Pour la plateforme 18/98+, "l’Audience Nationale n’est pas là pour juger, mais pour punir. Cela n’a été qu’un procès politique".

Et de souligner que, dans le cas d’une douzaine de prévenus ayant dénoncé des tortures, "le tribunal tout simplement s’est moqué d’eux".

"Ils ont été accusés sans preuves, ils ont subi la détention préventive, ils ont dû payer des cautions exorbitantes" a ajouté Mariano Ferrer tout en évoquant les témoignages de juristes qui ont participé au procès en tant qu’observateurs internationaux.

Le premier, celui des avocats allemands Martil Poell et Volker Gerloff qui avaient déclaré : "on nous avait dit qu’on assisterait à un procès sans preuves, mais ce qui nous n’imaginions pas c’était que nous aurions affaire à un procès sans délit". Le deuxième, celui d’August Gil Matamala, ancien président des juristes européens, lequel, constatant que l’enquête ne comportait que des documents rédigés par la Garde Civile et la Police Nationale espagnole, avait déclaré: "un jour, ce sont les policiers qui vont rédiger les verdicts". Selon Mariano Ferrer, ce jour-là est arrivé.

D’autres réactions ont suivi celle de la plateforme 18/98+, dont celle du ministre basque de la Justice, Joseba Azkarraga. Au nom du gouvernement basque, il a affirmé aujourd’hui que ce verdict "emprisonne des idées".

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